lundi 11 février 2013

La scène du messager et la solitude de Créon



                                                   Antigone
Lecture méthodique :             La scène du messager et la solitude de Créon
I-                   Situation du passage :
Dans l’attente d’une mort certaine,  Antigone passe ses derniers instants en compagnie d’un garde insensible et corrompu car il accepte de transmettre une lettre à son fiancé en échange de son anneau en or. Une lettre dans laquelle Antigone demande pardon à Hémon ainsi qu’à tous ses proches.
II-                Le rôle du messager :
A travers une longue tirade, le messager nous renseigne sur  les circonstances de la mort d’Antigone et  celle d’Hémon. Il nous présente cette scène comme un drame qui progresse petit à petit et dans lequel se croisent le champ lexical de la mort, de la souffrance avec celui de la peur et du regard : plaintes, tombeau, hurle, suant, les mains saignent, au fond de la tombe pendue au fils, gémit, on voit, les yeux, regarde,, a bondi, ses yeux d’enfant, ce regard, tremblant, se plonge l’épée dans le ventre, s’étend contre Antigone, une immense flaque rouge…
Une triple tragédie :
      Personnage
      Façon de mourir
             Motivation
Antigone





Hémon


Eurydice
Elle s’est pendue avec les fils de sa ceinture.




Il s’est plongé l’épée dans le ventre.

Elle s’est coupé la gorge
-Par devoir familial
-Par devoir religieux
-A la recherche de sa liberté, de la pureté et d’un bonheur absolu.

-Par amour pour Antigone
-Par refus de vivre sans Antigone.
-Par amour maternel
-Par désespoir
-Par vengeance de Créon.

Même si la mort de ces personnages est une vraie tragédie, elle est adoucie par la beauté de ses images : Antigone est pendue aux fils de sa ceinture, des fils bleus, verts, rouges qui lui font comme un collier d’enfant. Hémon s’étend contre celle qu’il aime, l’embrassant. Eurydice, est morte avec le même sourire  qu’elle avait quand elle était jeune fille.
Face à cette situation, Créon n’ose pas prononcer le mot «  mort », alors il utilise les euphémismes suivants : couché, reposés, lavés, calmes, ils dorment tous… Ces mots ont une signification profonde. S’ils sont calmes et reposés c’est que lui, il est accablé de responsabilité ; s’ils sont lavés, c’est que lui, il a les mains souillées ; s’ils dorment, c’est que lui il doit rester vigilant parce qu’il ne doit faire confiance à personne. Sa vie sera donc une longue attente pénible et douloureuse de la mort. Ils ont fini eux ; pas toi Créon (lui dit le cœur) ; comme cela doit être bon de dormir.   
Conclusion :


Cette œuvre s’ouvre et se ferme sur l’image des gardes jouant aux cartes, totalement indifférents à la triple tragédie qui vient de se passer. Mais ce n’est qu’une apparence car Antigone marquera le peuple de Thèbes et  restera, comme a dit le chœur, « une plaie » pendant des siècles.
On peut dire aussi, que son geste n’a pas été gratuit, au contraire, il a participé à ébranler  les croyances de certains et à faire écrouler celles d’autres.  

5 commentaires: