lundi 22 avril 2013

Lecture méthodique CH XXIII Le dernier jour d'un condamné



Lecture méthodique               Chapitre XXIII

I-                 Situation du passage :

Ce passage se situe après le transfert du condamné de Bicêtre à la conciergerie en compagnie de cinq gendarmes, de l’huissier et du prêtre.  


II-              Analyse
1)   La description :
 Une impression de honte se dégage de la description de la conciergerie : porte basse, escalier secret, corridors étouffés et sombres ; comme si on se cache pour pratiquer ce genre de sanction.
Une autre impression péjorative se dégage aussi du portrait du friauche : homme vieux, sale, repoussant n’inspirant aucune confiance, regard louche mais renfermant une grande souffrance (sourire amer et éclats de rire incompréhensibles et déplacés).
Ce portait s’oppose de façon flagrante à celui du condamné, qui non seulement repousse l’amitié du friauche mais qui aussi ressent de l’horreur et du dégout.


2)   Le récit encadré :

A l’intérieur du récit fait par le condamné,  intervient un autre récit autobiographique fait par le friauche. Il y raconte sa vie, son parcours dans le domaine du crime, ses échecs, ses tentatives de changement de façon vulgaire mais aussi satirique. On le voit se transformer progressivement en criminel aguerri, récidiviste, galérien pour devenir condamné à mort.
Les causes de cette criminalité sont familiales : je n’avais ni père ni mère ; économique : je faisais la roue au bout des routes pour un sou, j’empoignai un pain ; sociale : j’offrais mes journées pour 15 sous,  pour 10, pour 5. Point.

3)   La critique de Victor Hugo :

A travers l’histoire du friauche, nous comprenons que Victor Hugo critique la société et l’accuse de produire des criminels à cause de la pauvreté, la négligence des enfants orphelins et le rejet et la marginalisation des ex- prisonniers, à qui on refuse une deuxième chance, supprimant ainsi toute réintégration.
Le récit du friauche est une occasion aussi pour dénoncer le système judiciaire qui, au lieu de corriger aggrave et amplifie la criminalité, au lieu de réhabiliter exploite, humilie et maltraite.


III Conclusion :

L’histoire du friauche est en elle-même un argument pour culpabiliser la société du 19ème siècle. Quoi qu’il soit vulgaire et violent, le friauche avec son récit reste un témoignage poignant qui incite à la réflexion.  
  

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