Lecture
méthodique : Chapitre XIII
I-
Situation :
En attendant la réponse du tribunal, au sujet de son pourvoi
en cassation, le condamné est préoccupé par l’avenir de sa petite fille Marie
et par sa mort sanglante. Il occupe aussi son temps à lire les graffitis sur
les murs de son cachot. Il reconnaît les noms d’anciens criminels très connus,
qui ont occupé la même cellule que lui. Il refuse de s’identifier à eux.
Effrayé, il commence à halluciner et à imaginer leurs spectres dans sa cellule.
II-
Analyse
A- Le
spectacle du ferrage :
Placé dans une cellule, « comme un roi dans sa loge », le
condamné assiste au ferrage des forçats en prévision de leur transfert à
Toulon. Il suit leur amusement avec avidité, curiosité et attention. C’était
une occasion pour lui de se distraire de sa solitude et de sa souffrance ;
« une bonne fortune qu’un spectacle si odieux qu’il fut ».
La description de ce spectacle est menée grâce à deux champs
lexicaux : la fête et le théâtre.
Le champs lexical de la fête : danser, chanter, rire, acclamation,
fête de famille…
Le champ lexical de théâtre : Le théâtre : Bicêtre, La
scène : la cour ; L’éclairage : la lanterne ; Les bancs de
pierres : les gradins ; Les douze coups : midi ; Le
rideau : la porte ; Les acteurs : les forçats, les gardes, les
médecins ; Les spectateurs : les prisonniers, les curieux de Paris,
les geôliers.
B- L’impact
du spectacle sur le condamné :
Devant le spectacle des forçats, le condamné éprouvait beaucoup d’émotions : il fut muet, étonné, attentif
puis terrifié et épouvanté de voir tant d’étincelles reparaitre dans cette
cendre. Enfin, chagriné, avec un sentiment de pitié qui le remuait jusqu’aux
entrailles ; leurs rires le faisait pleurer.
C- Quand le
spectateur devient objet de spectacle :
Le condamné, se voit tout à coup transformer en objet de spectacle. Tous
les forçats tournèrent leurs yeux vers la fenêtre qu’il occupait. Ils
l’acclamaient, le saluaient, l’enviaient même. Ils finissent par se ruer vers
lui. Frissonnant, pétrifié, il resta immobile, perché, paralysé, se jeta sur la porte essayant de
sortir mais finit par s’évanouir dans un cri d’angoisse.
Conclusion :
Victor Hugo évoque ici la dimension spectaculaire des pratiques
carcérales et de la peine capitale, dans le but de sensibiliser le lecteur en
le poussant à réfléchir et à agir contre ces pratiques. De même, il dénonce la
condition et le mauvais traitement des prisonniers dans le milieu carcéral.