dimanche 10 mars 2013

Lecture méthodique 1er chapitre : Dernier jour d'un conddamné


Module III                           Le dernier jour d’un condamné
Lecture méthodique :                                                                   Chapitre I
I-                    Situation du passage :
Le chapitre correspond à l’incipit du roman qui situe le cadre spatio-temporel et les personnages principaux.
II-                  Analyse
1-      Le condamné entre le présent et le passé :
En se servant de trois indicateurs temporels, voilà cinq semaines, maintenant, autrefois, le narrateur compare entre deux situations : quand il était libre et sa situation dans la prison.
Autrefois + imparfait
Maintenant + Présent
-J’étais un homme comme un autre homme.
-Mon esprit était plein de fantaisies
-Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son idée.
-C’était toujours fête dans mon imagination.
-Je pouvais penser à tout ce que je voulais.
-J’étais libre.
-Condamné à mort
-Glacé de sa présence, courbé sous son poids.
-J’habite avec cette pensée, une horrible, une sanglante, une implacable idée… chassant toute distraction.
-Je n’ai qu’une idée, qu’une pensée, qu’une certitude.
-Je suis captif : du corps et d’esprit.


Le condamné éprouve une grande nostalgie pour son passé riche de moments de joie, ce qui renforce sa détresse et son désespoir. Sa situation est tragique et sa souffrance est pathétique.
2-      Condamné à mort :
Une phrase exclamative répétée trois fois, au début, au milieu et à la fin de ce monologue sonne comme un cri de détresse, ou un appel au secours mais souligne aussi la difficulté que trouve le condamné à accepter cette réalité.
Le condamné apparait obsédé par l’idée de la mort qui ne veut pas le lâcher : m’obsède éveillé, épie mon sommeil convulsif et réapparait dans mes rêves, une idée implacable, infernal, horrible qui prend des formes métalliques, parfois comme un spectre de plomb, sous la forme d’un couteau qui se colle partout sur le sol, sur les murs, sur les rayons de lumière, sur le visage, sur les vêtements et même dans les paroles.    
3-      Les procédés mis en œuvre par Victor Hugo :
A – Le choix du personnage et de type de discours :
Victor Hugo a choisi un personnage anonyme dont le crime est inconnu parce qu’il a un objectif bien précis : abolir la peine de mort. L’histoire d’un criminel n’est pas importante en elle-même. Elle est seulement un moyen pour  véhiculer ses idées.
Ce monologue intérieur prend une forme rédigée, destinée à être entendu par le lecteur, et avec son registre pathétique lui inspire la pitié et vise à le gagner à la cause le l’auteur : l’abolition de la peine de mort.
B – Les figures de style :
Gradation: 
-          Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son idée. D
-          Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! C
-          Je n’ai plus qu’une pensée, qu’une conviction, qu’une certitude : un condamné à mort ! C
Enumération :
-          C’était des jeunes filles, de splendides chapes d’évêque, des batailles gagnées, des théâtres pleins de bruit et de lumière, et puis encore des jeunes filles et des sombres promenades la nuit sous les marronniers.
-          Trois jours que cette fantasmagorie des juges, des témoins, des avocats, des procureurs du roi, passait et repassait devant moi.
Comparaison :
-          Quoi que je fasse, elle est toujours là, cette pensée infernale, comme un spectre de plomb à mes côtés.
-          Elle se glisse sous toutes les formes où mon esprit voudrait la fuir, se mêle comme un refrain horrible à toutes les paroles qu’on m’adresse.
-          Mon nom et mon crime ralliaient chaque matin une nuée de spectateurs, qui venaient s’abattre sur les bancs de la salle d’audience comme des corbeaux autour d’un cadavre.
Métaphore :
-          Mon nom et mon crime ralliaient chaque matin une nuée de spectateurs.


III - Conclusion :
Ce texte est très bien écrit pour être un simple monologue intérieur ; son style est soutenu, sa structure est calculée, ses idées bien ordonnées et cohérentes. Pour les mêmes raisons il ne peut être mémoire intime.  On sent que le narrateur nous interpelle en tant que lecteurs pour le soutenir. Il n’a pas d’antécédents et son éducation est plutôt raffinée. On peut s’identifier facilement à lui.

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