mercredi 12 juin 2013

Corrigé:Examen régional de Casablanca 2012



Texte :
Le lendemain de notre sortie avec Lalla Aicha, ma mère me fît part de son intention de me garder à la maison durant toute l'absence de mon père. Elle invoqua deux solides raisons : la première: je n'étais plus qu'un paquet d'os et mon teint rappelait l'écorce de grenade; la seconde : ma mère se sentait de plus en plus seule, ma présence lui faisait oublier ses malheurs.
Autant pour se distraire que pour attendrir les saints de la ville sur notre sort, ma mère décida de m'emmener chaque semaine prier sous la coupole d'un Saint. Notre ville foisonne de tombes qui abritent les restes de chorfas, de chefs de confréries, de pieux législateurs auxquels la foi populaire reconnaît des pouvoirs. Chaque santon a son jour de visite particulier : le lundi pour Sidi Ahmed ben Yahïa, le mardi pour Sidi Ali Diab, le mercredi pour Sidi Ali Boughaleb, etc. Tout cela, je le savais, tout le monde le Savait. Nous trouvions simple, naturel, harmonieux, parfaitement sage ce que nos ancêtres avaient établi. Personne ne se serait avisé d'en rire. Les jours avaient un sens. Pour moi, ils possédaient même une couleur. Le lundi s'associait dans mon imagination au gris clair, le mardi, au gris foncé, un peu fumeux, le mercredi brillait d'un éclat doré comme un soir d'automne, le jeudi froid et bleu contrastait avec le jaune rutilant du vendredi, la pâleur du samedi annonçait le vert triomphant du dimanche. Je n'avais jamais entretenu personne de ces découvertes. Si j'avais été femme, si j'avais été riche, j'aurais porté chaque jour une robe de la couleur qui convenait. Ma vie en aurait été plus belle, plus équilibrée, plus heureuse. Mais je n'étais pas femme et nous n'étions guère riches, surtout depuis le départ de mon père. Ma mère faisait une cuisine maigre, mêlait de la farine d'orge au pain de froment. Elle riait moins, ne racontait plus d'histoires. Il nous restait les longues promenades que nous faisions pour nous rendre aux divers sanctuaires deux ou trois fois par semaine. Nous formulions les mêmes plaintes, demandions la réalisation des mêmes vœux. Nous versions toujours les mêmes larmes indigentes et nous repartions vers notre demeure. Ces visites me fatiguaient. Je ne pouvais pas refuser d'y participer. La présence d'un enfant rendait les hommes de Dieu plus attentifs et plus favorables.

       I.            ÉTUDE DE TEXTE : (10 points)
1.      Recopiez et complétez le tableau suivant : (1 point)

Nom de l'auteur

Titre de l'œuvre

Genre littéraire

Deux autres titres du même auteur

Ahmed Sefrioui

La boîte à merveilles

Roman autobiographique

-Le Chapelet d’ambre

-Le Jardin des sortilèges

2.      Situez le passage par rapport à ce qui précède. (1 point)
Ce passage vient après la visite de la mère du narrateur et de son amie Lalla Aicha chez le voyant Sidi El Arafi qui conseilla à Lalla Zoubida de visiter les sanctuaires des saints de la ville.
3.      Pour quelles raisons la mère voulait-elle garder l'enfant à la maison ? (1 point)
D'abord, l'enfant n'était plus qu'un paquet d'os, ensuite, sa présence lui faisait oublier ses malheurs.
4.      Le narrateur a attribué à chaque jour une couleur. Quel effet ces couleurs produisent- elles sur lui ? (1 point) (Celui qui a posé cette question n’a pas pensé à la réponse que pourrait donner l’élève).
Les couleurs produisent chez l’enfant des sensations et des sentiments.
5.      Quel sentiment éprouve le narrateur pendant la visite des sanctuaires ? Justifiez votre réponse à l'aide d'un indice relevé dans le texte. (1 point)
Le narrateur éprouve un sentiment de fatigue.
« Ces visites me fatiguaient. »
6.      Qu'éprouve la mère en l'absence du père ? Justifiez votre réponse par une phrase relevée dans le texte. (1 point)
La mère éprouve de la solitude et de la tristesse.
« … ma mère se sentait de plus en plus seule, ma présence lui faisait oublier ses malheurs. »
« Elle riait moins, ne racontait plus d'histoires. »
7.      Le narrateur et sa mère respectent-ils l'existence des saints ? Justifiez votre réponse par une phrase relevée dans le texte. (1 point)
Oui, le narrateur et sa mère respectent l'existence des saints.
« Nous trouvions simple, naturel, harmonieux, parfaitement sage ce que nos ancêtres avaient établi. »
« Personne ne se serait avisé d'en rire. »
8.      Relevez dans le texte quatre termes du champ lexical des saints. (1 point)
Chorfas, chefs de confréries, pieux législateurs, sanctuaires …
9.       a)- Quelle figure de style reconnaissez-vous dans l'énoncé souligné suivant : « Je n'étais plus qu'un paquet d'os » ?
Une métaphore
b)- Quelle information cette figure de style donne-t-elle sur le narrateur ? (1 point)
Le narrateur est très maigre. La santé du narrateur laisse à désirer.
10.  Avez-vous le même comportement que la mère à l'égard des saints ? Pourquoi? (1 point)
Exemple : Je n’ai pas tout à fait le même comportement que la mère mais j’ai un respect pour les saints.

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