Examen régional : Académie du Gharb-Cherarda-benihssen (session
: Juin 2011)
TEXTE :
Mon père, rassasié, but une gorgée d’eau, s'essuya la bouche,
tira à lui un coussin pour s'accouder et demanda : - Avec qui t'es-tu encore
disputée?
La phrase a eut sur ma mère un effet magique .Elle cessa de
pleurer, releva la tête et, avec une explosion de fureur, s'adressa à mon père :
- Mais avec la gueuse du premier étage, la femme du
fabricant de charrues ! Cette dégoûtante créature a souillé mon linge propre
avec ses guenilles qui sentent l'étable .Elle ne se lave jamais d’ordinaire, elle
garde ses vêtements trois mois, mais pour provoquer une querelle, elle choisit
le lundi, mon jour de lessive, pour sortir ses haillons. Tu connais ma patience,
je cherche toujours à aplanir les difficultés, je ne me départis jamais de ma
courtoisie coutumière ; je tiens cela de ma famille, sous sommes polis. Les
gens qui nous provoquent par des paroles grossières perdent leur temps .Nous
savons conserver notre calme et garder notre dignité. Il a fallu cette
pouilleuse ...
La voix de Rahma troua la nuit.
- Pouilleuse ! Moi ! Entendez-vous, peuple des Musulmans ? La
journée ne lui a pas suffi, les hommes sont maintenant dans la maison et
pourront témoigner devant Dieu qui de nous deux a dépassé les limites des
convenances.
Ce qui se passa après ne peut être décrit par des mots, Ce
furent d'abord des cris aigus et prolongés, des vociférations, des sons sans
suite et sans signification .Chacune des antagonistes, penchée hors de sa
fenêtre, gesticulait dans le vide, crachait des injures que personne ne
comprenait, s'arrachait les cheveux .Possédées du démon de la danse, elles
faisaient d'étranges contorsions .Voisins et voisines sortirent de leurs
chambres et mêlèrent leurs cris aux cris des deux furies. Les hommes, de leur
voix graves, les exhortaient au calme, insistaient pour qu'elles maudissent
solennellement Satan, mais ces sages conseils les excitaient davantage.
Le bruit devient intolérable. C'était une tempête, un
tremblement de terre, le déchaînement des forces obscures, l'écroulement du
monde.
Je n'en pouvais plus .Mes oreilles étaient au supplice, mon
coeur dans ma poitrine heurtait avec force les parois de sa cage. Les sanglots
m'étouffèrent et je m'écroulai aux pieds de ma mère, sans connaissance.
I. ÉTUDE DE TEXTE : (10 points)
1) Recopiez et complétez : (0,25x4)
Titre de l’œuvre
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Genre de l’œuvre
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Auteur
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Un autre titre de ses œuvres
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2) Situez le passage par rapport à ce qui précède. (1 pt)
3) « Avec qui t'es-tu encore disputée ? » D'après cette
phrase, est-ce que Lalla Zoubida est :
a) Tolérante.
b) Querelleuse.
c) Patiente. (1 pt)
4) Qu'est ce-qui a déclenché la nouvelle dispute des deux
voisines ? (1 pt)
5) Dans le texte, Lalla Zoubida ressent une fierté par
rapport à sa voisine. Quelle est l'origine de cette fierté ? (1 pt)
6) Relevez du texte quatre termes appartenant au champ
lexical de l’insulte. (0,5x4)
7) « C'était une tempête, un tremblement de terre, le
déchaînement des forces obscures, l'écroulement du monde. » Dans cette phrase
la gradation est :
a) Croissante.
b) Décroissante. (1 pt)
8) Quel est l'effet recherché par l'utilisation de cette
figure de style ? (1 pt)
9) L'intervention des hommes a-t-elle réussi à faire revenir
le calme à la maison ? Justifiez votre réponse à partir du texte. (0,5x2)
10) Comment réagit l'enfant face à cette dispute ? (1 pt)
II. PRODUCTION ÉCRITE : (10 points)
Il arrive que certains parents se disputent devant leurs
enfants sans trop se soucier des conséquences de leurs actes.
À partir de votre expérience personnelle, rédigez un texte
argumentatif où vous montrerez les effets de ces scènes de ménage sur l'éducation
des enfants et les relations familiales.
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