vendredi 3 mai 2013

Lecture méthodique Ch XLVIII - XLIX


Lecture méthodique            Chapitre XLVIII  -  XLIX


I-              Situation :
Suite à la visite de sa petite fille Marie, le condamné eut le cœur brisé. Il reconnait qu’il est bon pour mourir, imaginant même la foule en liasse qui assiste au spectacle de son exécution dans la place de Grève. A la fin il décide d’écrire son histoire à sa fille mais une histoire qui reste inachevée.
II-            Analyse :
1° - La toilette du condamné :
Le bourreau et ses valets préparent le condamné pour l’exécuter, tout en multipliant les précautions, parlant à voix basse ; se montrant discrets, doux et attentionnés. Cette préparation se fait dans une place sombre, étroite, vouté à peine éclairée. On commence par lui couper les cheveux, lui lier les mains et les pieds, couper le col de sa chemise et on l’enveloppe dans sa veste. Le condamné, en ce moment se laisse faire et ne manifeste aucune résistance : totalement vidé, anéanti, agissant comme un robot (Ils m’ont dit, ils m’ont fait traverser, ils m’ont dit de m’asseoir, je me suis assis…)
Il n’arrive pas à exprimer ses sentiments. Ses sens sont aiguisés, il voit tout, entent tout et ressent tout. Son esprit trouve encore le courage de faire de l’ironie : ces bourreaux sont des hommes très doux ; c’était le bourreau, le valet de la guillotine.

2°- Le transfert du condamné vers la place de Grève :

Le chapitre 48 développe la dimension spectaculaire de la peine de mort, le narrateur met en œuvre tous les moyens possibles pour souligner la barbarie et  l’horreur de cette pratique très courante à son époque, toutes les figure de style de l’amplification ont été utilisées pour cet objectif :
L’hyperbole :
-        j’ai vu les mille têtes hurlantes du peuple entassées pêle-mêle sur la rampe du grand escalier du Palais.
-        La place a éclaté en bruit, du pavé aux toits, et les ponts et les quais ont répondu à faire un tremblement de terre.
-        une mer de têtes sur la place.
-        cette route pavée et murée de visages humains ;
-        Alors j’ai ri horriblement aussi.
-        J’avais vu une chose sinistre…
-        Oh ! l’horrible peuple avec ses cris d’hyène !
La gradation :
-         la voix de la foule est devenue plus vaste, plus glapissante plus joyeuse encore.

L’accumulation :
-         Des chaises, des tables, des échafaudages, des charrettes, tous pliés de spectateurs ;

 La répétition :
-         de la foule, de la foule et encore de la foule ; 
Les figures d’opposition : (l’antithèse, l’oxymore, l’antiphrase, le chiasme)
L’antithèse :
-        les cris de joie, les cris de pitié, les rires de plaintes.
L’antiphrase :
-        Ces bourreaux sont des hommes très doux.
-        Ils mettent de l’humanité là-dedans.
L’oxymore :
-        Cet atroce éloge m’a donné du courage.

    Le lexique péjoratif est largement utilisé également pour décrire la joie                             incompréhensible, inadmissible de la foule face à la mort.
Quand au condamné, il semble avoir perdu la vie petit à petit : je vacillais, j’ai failli tomer, comme si j’avais deux genoux, je n’ai pu faire un second pas…     

3° -  L’arrivée sur la place de Grève :
Sur la place de Grève la réalité s’impose au le condamné. L’horreur se présente à lui sous forme de guillotine avec ses deux bras rouges faisant battre son cœur à se rompre : «  le cœur m’a failli ». Paradoxalement, cette situation fait renaître chez le condamné, un fort espoir de s’échapper à la machine infernale. Ainsi nous assistons à une scène pathétique qui nous présente le condamné, à genoux, les mains jointes, demande la pitié. Il menace même de se défendre et de mordre. Malheureusement, il se heurte à l’indifférence du bourreau, du juge et de la froideur du système judiciaire : le juge souriant fatalement et le bourreau craignant que la machine ne se rouille. Enfin, 4h sonne annonçant la fin de tout espoir.

III -  Conclusion :

Ces deux chapitres confirment la visée argumentative de l’œuvre par d’autres arguments : - L’horreur de l’exécution ne peut être un spectacle joyeux.
- Croire faire peur au peuple par le spectacle de l’exécution est non seulement plus horrible car cela ruine sa sensibilité et ses émotions.    

  

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