Texte 1 : Préparation à l’examen 3
Ils disent que ce n’est rien,
qu’on ne souffre pas, que c’est une fin de douce, que la mort de cette façon
est bien simplifiée ?
Eh ! Qu’est-ce donc que cette agonie de
six semaines et ce râle de tout un jour ? Qu’est-ce cette échelle de
tortures qui aboutit à l’échafaud ?
Apparemment ce n’est pas là souffrir. Ne
sont-ce pas les mêmes convulsions, que le sang s’épuise goutte à goutte, ou que
l’intelligence s’éteigne pensée à pensée ?
Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils sûr ?
Qui leur a dit ? Conte-t-on que jamais une tête coupée se soit dressée sanglante
au bord du panier et qu’elle ait crié au peuple : Cela ne fait pas de mal !
Y a-t-il des morts de leur façon qui soient
venus les remercier et leur dire : C’est bien inventé.
Tenez-vous-en là. La mécanique
est bonne.
Est-ce Robespierre ? Est-ce Louis XVI ?...
Non rien ! Moins qu’une
minute, moins qu’une seconde, et la chose est faite. – Se sont-ils jamais mis,
seulement en pensée, à la place de celui qui est là, au moment où le lourd
tranchant qui tombe mord la chair, rompt les nerfs, brise les vertèbres… Mais
quoi ! Une demi-seconde ! La douleur est escamotée…
Horreur !
Texte 2 :
ANTIGONE :
Je vais mourir tout à l’heure.
Le garde ne répond pas. Un
silence. Il fait les cents pas. Au bout d’un moment, il reprend.
LE
GARDE : D’un autre côté, on a plus de considération pour le garde
que pour le sergent de l’active. La garde, c’est un soldat, mais c’est presque
un fonctionnaire.
ANTIGONE :
Tu crois qu’on a mal pour mourir ?
LE
GARDE : Je ne peux pas vous dire. Pendant la guerre, ceux qui
étaient touchés au ventre, ils avaient mal. Moi, je n’ai pas été blessé. Et, d’un
sens, ça m’a nui pour l’avancement.
ANTIGONE :
Je ne sais pas. Je crois que j’ai entendu dire que pour ne pas souiller
la ville de votre sang, ils allaient vous murer dans un trou.
LE
GARDE : Oui, d’abord.
Un silence. Le garde se
fait une chique.
ANTIGONE :
O tombeau ! O lit nuptial ! O ma demeure souterraine !... (Elle est toute petite au milieu de la grande
pièce nue. On dirait qu’elle a un peu froid. Elle s’entoure de ses bras. Elle
murmure.) Toute seule…
LE
GARDE, qui a fini sa chique. : Aux cavernes de Hadès, aux
portes de la ville. En plein de soleil. Une drôle de corvée encore pour ceux
qui seront de faction. Il avait d’abord été question d’y mettre l’armée. Mais,
au dernières nouvelles, il paraît que c’est encore la garde qui fournira les
piquets. Elle a bon dos, la garde ! Etonnez-vous après qu’il existe une
jalousie entre le garde et le sergent d’active…
ANTIGONE,
murmure, soudain lasse. : Deux bêtes…
LE
GARDE : Quoi, deux bêtes ?
ANTIGONE :
Des bêtes se serraient l’une contre l’autre pour se faire chaud. Je suis
toute seul.
COMPREHENSION :
1/ complète :
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Texte 1
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Texte 2
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Titre de l’œuvre et auteur
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Genre
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Une autre de ses œuvres
Courant littéraire
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2/ Situe chaque passage dans
son œuvre.
3/ Les deux condamnés
éprouvent le même sentiment dans les textes. Précise-le en justifiant des
textes.
4/a) « Ils allaient vous
murer dans un trou » veut dire :
-
Ils allaient construire
un mur autour de votre tombe.
-
Ils allaient accrocher
votre tête au-dessus d’un mur de la ville.
-
Ils allaient vous jeter
vivante dans un trou.
b) « Cette
échelle de tortures qui aboutit à l’échafaud » veut dire :
- Une échelle construite au
pied de l’échafaud.
- Une souffrance croissante
jusqu’à la mort.
- Un échafaud qui monte en
échelle.
(Choisis la bonne explication
de chaque phrase entre guillemets)
5/ Que remplace le pronom « ils »
dans chacune des phrases ci-dessous ?
a) « Ils disent que ce n’est rien. »
b) « Comment vont-ils me faire mourir ? »
6/ Chaque énoncé souligné dans
les textes croise deux figures de style, relève-les.
7/ Complète ce tableau avec
des mots ou expressions relatifs aux thèmes indiqués :
Thème
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Texte 1
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Texte 2
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La souffrance
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La mort
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8/ Malgré la grande souffrance
des deux condamnés leur situation a un coté comique (ou ironique) explique cela
à partir des deux textes.
9/ Que penses-tu du moyen
choisi pour exécuter Antigone ?
10/ Les partisans de la peine
de mort avancent que la guillotine est une machine qui escamote la douleur.
Ont-ils raison, à ton avis.
Production écrite (10 Pt)
« Je n’ai jamais connu l’école ;
l’ignorance m’a conduit en prison », déclare un jeune prisonnier à un
journaliste.
Rédigez un article d’une vingtaine
de lignes, destiné au journal de votre lycée, dans lequel vous essaierez de
convaincre les jeunes de votre âge de l’importance du rôle social de l’école.
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